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DOSSIER Ophtalmologie, présent et futur

Temps de lecture : 4 minutes

ophtalmologie

 

Pour beaucoup de français, l’ophtalmologie représente de plus en plus de contraintes. La question des délais, régulièrement soulevée, n’en finit plus d’alimenter la bataille entre professionnels de l’optique. Malgré tout, l’ophtalmologie est vouée à évoluer pour répondre aux défis et enjeux qui se présentent à elle. On tente, dans ce dossier d’en faire un tour (non-exhaustif)

 

L’accessibilité, premier défi de l’ophtalmologie

 

Il faut se rendre à l’évidence : il est toujours compliqué, en France, d’obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste. Si des améliorations sont constatées dans la plupart des régions, une large disparité entre certaines est toujours d’actualité. Ainsi, certaines régions comme les Pays de la Loire, la Bourgogne-Franche Comté, la Nouvelle-Aquitaine ou la Corse ont vu leurs délais s’allonger de 12 jours en moyenne.

 

Ces délais sont de 73 jours en moyenne dans les Pays de la Loire, ou encore de 68 jours en Occitanie. Surtout, d’un point de vue global, environ 30% des demandes de rendez-vous ne sont pas satisfaites, ce qui contribue à un énorme impact négatif sur une question de santé publique.

 

 

Ces délais s’expliquent en partie par le non-remplacement des ophtalmologistes à la retraite. Un pic de cessations d’activité a eu lieu entre 2020 et juillet 2022, au sein, pour ne rien arranger, de la pandémie de Covid-19. En conséquence, ce qui fait défaut, c’est aussi le nombre d’ophtalmologistes qui n’augmente pas et plafonne à un peu moins de 5000. Cela provoque une réaction en chaîne face au vieillissement de la population et l’afflux numérique qui on un impact sur les besoins ophtalmiques.

 

En conséquence, peu d’ophtalmologiste peuvent prendre de nouveaux patients. Sur le long terme, il conviendra donc de promouvoir encore davantage l’accession à la profession, car l’urgence est bel et bien de former nombre de nouveaux spécialistes.

 

Répondre aux besoins sur le court terme est également primordial. Des solutions existent déjà. Si elles sont parfois décriées, elles permettent au moins de proposer des solutions adéquates.

 

Point vision : quelle(s) évolution(s) ?

 

Cela fait maintenant dix ans que Point Vision a été crée. Son fondateur, François Pelen, ophtalmologiste de formation, s’alarmait des délais conséquents qu’il imputait également à une charge de travail conséquente. En effet, la pratique de la médecine ne représentait qu’un tiers de l’activité, le reste étant comblé par des actes techniques pouvant être effectués par un orthoptiste et des actes administratifs.

 

Aujourd’hui, les 55 centres Point Vision ont permis de réduire considérablement les délais de prise en charge. Indispensable pour une question de santé publique. Le service est pourtant parfois décrié, notamment accusé de confondre santé publique et esprit d’entreprise. Mais aujourd’hui, la satisfaction est de mise chez les patients, qui mettent en avant la rapidité de prise en charge, la sympathie et l’efficacité du service. Autre avantage : le soutien des mutuelles qui, grâce au tarifs conventionnés, voient d’un bon œil ce bouclier anti-dépassement d’honoraires.

 

 

 

 

Alors, ce type de service peut-il être amené à évoluer encore ? La réponse est probablement positive, d’abord parce que Point Vision ne couvre pas l’entièreté du territoire français, et ne répond pas encore aux besoins chiffrés vus plus haut. Son fondateur met d’ailleurs en avant la nécessité de se projeter d’avantage vers les fameux ‘déserts médicaux’ dont la Bretagne et les Pays de la Loire font partie.

 

Le déploiement de la téléconsultation est lui, acté, avec une stratégie dite de ‘postes avancés’. Cette innovation, testée dans l’Aisne et dans l’Ardèche, a déjà profité à près de 4000 patients. Prendre rendez-vous dans un de ces centres permet d’être en téléconsultation avec un ophtalmologiste de la région et d’assurer un suivi médical régulier. Il y a donc fort à parier que l’entreprise continue à opérer et développer ce type de consultation.

 

Pharmacologie et innovations thérapeutiques

 

L’œil étant protégé par de ‘multiples mécanismes qui s’opposent à la pénétration des molécules administrées par voie générale’, les traitements sont largement administrés par voie orale. Toutefois, des innovations peu connues connaissent un essor important ces dernières années. D’ordinaire réservée aux infections importante, la voie intravitéenne permet désormais d’administrer des médicaments permettant de traiter des maladies rétiniennes.

 

 

Si le fait d’administrer des gouttes pour ralentir la myopie peut paraître banal, il s’agit au contraire, là encore, d’une véritable innovation. Tout comme le fait de pouvoir, grâce à une goutte par jour, obtenir des résultats efficaces pour une durée d’une journée. D’après le rapport annuel de la Société Française d’Ophtalmologie, « l’utilisation des anticorps et autres protéines thérapeutiques dans l’œil, en injection ou par la thérapie génique, est une avancée majeure.

 

La recherche développe actuellement l’utilisation de pigments oculaires comme des réservoirs de médicaments. L’étroite collaboration entre l’industrie pharmaceutique, les laboratoires et les start-up permettra à l’avenir de renforcer encore l’efficacité médicale de l’ophtalmologie.

 

L’ophtalmologie : un secteur innovant qui a besoin d’aide

 

L’ophtalmologie entre donc dans une ère essentielle alors que de nombreux défis se présentent à elle. Les avancées médicales augmenteront encore dans les décennies à venir les compétences de ces médecins dont nous manquons cruellement. Le secteur restera donc alimenté par les besoins vitaux des patients et donc invariablement à l’accès des soins. Un travail en étroite collaboration de toutes les parties devra être dans cet intérêt.