Le daltonisme : une anomalie de la vision
Le daltonisme touche près de 8% des hommes dans le monde. Malgré la fréquence de ce trouble visuel, il reste encore relativement peu connu par la majorité des français. Saviez-vous, par exemple, qu’il existait plusieurs types de daltonisme ? On vous détaille les causes et les conséquences de cette anomalie.
Qu’est-ce que le daltonisme ?
Le daltonisme est une anomalie génétique et souvent héréditaire, due au dysfonctionnement de la rétine, la membrane qui tapisse le fond de l’oeil. Lorsque celle-ci fonctionne correctement, la lumière extérieure entre à l’intérieur de l’oeil et stimule différents types de cellules, qui vont ensuite envoyer au cerveau des signaux électriques, pour lui permettre de reconstituer les couleurs. Parmi ces cellules, on trouve les cônes, divisés en trois types, selon les couleurs qu’ils vont recréer : le rouge, le vert et le bleu. Ce sont leurs interactions qui permettent au cerveau de capter toutes les nuances de couleurs. Une personne ayant une vision normale à trois couleurs est dite trichromatique.
Mais chez une personne atteinte de daltonisme (environ 8% des hommes et presque aucune femme), tous les types de cônes ne fonctionnent pas correctement. C’est pour cela qu’elle ne peut pas distinguer toutes les couleurs. Le plus souvent, le dysfonctionnement vient des cônes verts, mais il peut aussi provenir des rouges et plus rarement, des bleus. Il s’agit donc d’un daltonisme dichromatique : la personne voit le monde dans les nuances des deux couleurs qu’il lui reste. Dans certains cas rarissimes de daltonisme plus profond, il n’est plus possible de distinguer aucune couleur, en raison d’un dysfonctionnement total des cônes. C’est ce qui s’appelle l’achromatopsie.
Que voient les daltoniens ?
La plupart du temps, les personnes daltoniennes ont du mal à distinguer les nuances de vert et parfois de rouge. Plus rarement, les nuances de bleu. Pour avoir une meilleure idée de la vision du monde d’une personne daltonienne, nous vous conseillons de visionner la vidéo de la chaîne Youtube Panthère Bleue sur le sujet. Cette anomalie ne représente donc, a priori, aucun risque direct pour la santé. Là où le daltonisme peut, en revanche, être compliqué à gérer, c’est dans la vie quotidienne. Il est en effet difficile de conduire en toute sécurité, lorsque l’on ne peut distinguer les couleurs d’un feu tricolore ou celles d’un panneau de signalisation. Cela peut également être un handicap dans certaines professions, comme l’aviation, la médecine, le transport, etc. Les daltoniens peuvent aussi avoir du mal à choisir leurs vêtements, la couleur de leur voiture ou même de leurs lunettes.
Daltonisme : comment le dépister
Certaines formes de daltonisme sont très difficiles à détecter, notamment les plus légères, car les personnes atteintes n’en sont pas toujours conscientes. Le test le plus célèbre et le plus utilisé est celui d’Ishihara, composé de 38 planches de couleur contenant un chiffre coloré. Il existe également une version simplifiée de ce test, avec seulement 8 planches, plus adaptée aux enfants.
D’autres tests ont aussi été conçus : celui d’Holmgren, avec des brins de laine sur fond gris et celui de Farnsworth, avec des pastilles de couleurs plus ou moins saturées.
A noter : ce trouble visuel ne se soigne pas, mais ne peut pas non plus évoluer. Après un test positif, la personne atteinte de daltonisme devra donc apprendre à vivre avec ce handicap, notamment en développant d’autres référents qui compenseront la non perception de certaines couleurs.
En plus de cette nécessaire adaptation, les personnes daltoniennes peuvent aujourd’hui se tourner vers certaines solutions optiques, comme les lunettes EnChroma. Elles compensent le daltonisme et permettent de mieux percevoir les couleurs et les contrastes !