Dépasser le handicap : Malvoyante, Graphiste et Skateboardeuse

Caroline Vilain est originaire de Lille. Née non-voyante, elle constate que sa vue s’améliore petit à petit avec le temps. Pourtant, elle ne verra jamais parfaitement. Sa déficience visuelle restera toujours présente et sa vue toujours limitée. Qu’à cela ne tienne, elle décide de pratiquer et vivre de ses passions : le skateboard et le cinéma. Portrait d’une femme déterminée, malvoyante, graphiste et skateboardeuse.

Être malvoyante graphiste skateboardeuse : comment est-ce possible ?

Lorsque l’on souffre d’une déficience visuelle, on a tendance à lister les activités que l’on peut ou ne peut pas faire. De prime abord, le monde de l’image et les sports à risque font partie de la deuxième catégorie.

Mais comme nous l’avons vu dans le cas de John Bramblitt, non-voyant devenu artiste-peintre, il n’est pas question pour certaines personnes de se fixer des limites.

Caroline Vilain a, plus jeune, deux passions qui vont la dévorer : le cinéma et le skateboard. Et dès le collège, elle se met en tête de combiner ses deux passions. Après quelques stages en audiovisuel, elle s’oriente vers l’Ecole de Recherche Graphique de Bruxelles.

Côté loisirs, les médecins lui déconseillent bien sûr d’aborder des activités dangereuses où les réflexes et la vision ont un rôle prépondérant à jouer. Mais Caroline trouve que cela la limite trop et elle ne compte pas, de toute façon, laisser tomber sa passion du skateboard.

Face à son insistance, son père craque et lui offre un skateboard, même si « ça ne paraissait pas être une bonne idée ! » dira-t-elle en riant.

Lorsqu’elle vit chez sa mère, cette dernière se décide à l’emmener au skate park pour qu’elle puisse y faire ses gammes. Après avoir fait quelques connaissances, elle y retourne avec une caméra pour filmer leurs exploits.

Partir pour résister

En 2011, elle effectue un voyage vers les États-Unis. Pas besoin d’avoir une vue exceptionnelle pour constater que le cinéma, le graphisme et le skateboard y ont leur place !

Alors que les médecins préconisaient un parcours spécialisé, elle décide de se débrouiller seule et de s’inscrire dans un Community College de Californie et se forme aux techniques de l’image. L’université lui offre en parallèle un job dans le cadre d’un programme de cinéma.

Aujourd’hui, elle travaille toujours avec cette université. Graphiste freelance, elle a notamment la charge de réaliser le montage, les effets spéciaux et la post-production de tous les courts-métrages qui y sont tournés.

Récemment, elle a décroché quelques missions sur des projets conduits par la Fox, Paramount ou Disney. Une belle réussite et un exemple incroyable de résilience.

Vous pouvez suivre Caroline sur Instagram pour découvrir son travail.

Sources : France 3 Moselle, lucie-care.org