Dépasser le handicap : Olivier Brisse, non-voyant et navigateur
Renoncer à sa passion n’était pas une option. La vue, Olivier Brisse l’a perdue progressivement. Suite à une rétinopathie pigmentaire, ce passionné de la mer comprend, à 27 ans, que sa vie ne sera plus la même. Car, comment continuer à assouvir sa passion de la voile lorsqu’on perd la vue ? Impossible pour beaucoup. Mais pas pour tous. Et pas pour Olivier.
Olivier Brisse : un tempérament de gagnant
« À terre, pour quelqu’un qui ne voit pas, c’est terrible. Il y a des obstacles partout, du bruit, c’est très très fatiguant, très stressant. » Pour beaucoup d’entre nous, c’est la mer et son immensité qui sont une source de stress. Olivier Brisse, non-voyant depuis 20 ans, la voit davantage comme un espace dans lequel il peut s’exprimer.
Aidé d’un équipage mixte handi-valide, il parcourt des milles pour assouvir sa soif d’aventure. Son plus grand défi à ce jour ? 68 jours en mer pour effectuer le trajet de Lorient à l’Île Maurice, rien que ça ! Et ce ne sera certainement pas le dernier.
Olivier Brisse est détenteur d’un autre record du monde, celui de la plus grande distance parcourue en planche à voile par un non-voyant : 1,1 kilomètres à une vitesse de 43 km/h !
Pour lui, le handicap est un obstacle certes, mais pas insurmontable. Surtout, c’est par son engagement qu’il tient aussi à se démarquer. Car Olivier le sait, il n’est pas un cas isolé. Ceux qu’ils nomment les « handi’capables, » dont il fait assurément partie, il souhaite les aider.
Un marin volontaire et engagé
Olivier Brisse est chargé de communication à l’association UNADEV (Union Nationale des Aveugles et des Déficients Visuels). Son cheval de bataille, c’est la mise à disposition de moyens pour aider les non-voyants.
Pour l’instant, la réalité est cruelle. Alors que l’inclusion des handicapés constitue à chaque quinquennat une priorité du gouvernement, force est de constater que le résultat n’est pas là.
« Les aveugles et malvoyants ne manquent pas de volonté. Ils manquent de moyens ! » rappelle la Fédération des Aveugles de France. Aujourd’hui encore, la mobilité des personnes en situation de handicap, non-voyants ou autre, est encore largement insuffisante.
En espérant que les témoignages de personnes qui parviennent, comme Olivier, à dépasser leur handicap, puisse enfin leur permettre de faire bouger les choses.