DOSSIER : Implanter son point de vente optique
Pour ce nouveau dossier, nous nous adressons cette fois aux futurs opticiens, ou alors à ceux qui, déjà dans le métier, ont fait le choix de sauter le pas et de monter leur propre point de vente optique. L’aventure s’annonce excitante, mais peut également être semée d’embûches si, comme toute création de commerce, on ne prend pas le temps de tout mettre sur la table.
Le but de ce dossier, c’est bien sûr de mentionner toutes les étapes à prendre en compte pour que l’implantation d’un point de vente optique se déroule convenablement. Certaines étapes sont similaires à l’établissement de tout commerce, mais le secteur de l’optique comporte tout de même quelques spécificités qu’il ne faut pas négliger.
Implanter un point de vente optique : pourquoi ?
Vous pouvez avoir toutes les raisons du monde d’ouvrir un magasin d’optique. Par passion, d’abord, car l’optique-lunetterie est un métier de défis, d’artisanat, d’adaptation ou d’innovation. Par nécessité, car les opticiens-lunetiers détiennent un rôle primordial dans la société d’aujourd’hui.
Pensez donc : d’ici 2050, on estime qu’une personne sur deux sera myope ! Le vieillissement de la population, la lutte contre certaines pathologies, la recherche constante pour tenter d’améliorer notre connaissance scientifique de notre vision font du secteur de l’optique un marché extrêmement porteur.
L’autre point fort, c’est sa concurrence. On a tendance à penser que, face à trop de concurrence, il est difficile de se faire de la place. Mais c’est tout le contraire. Un marché fortement concurrentiel attirera toujours les investisseurs, car il s’agit d’un marché dynamique.
Par ailleurs, c’est justement cette concurrence et ce fort taux d’intérêt qui font de l’optique-lunetterie un secteur tourné vers l’avenir et l’innovation. Les recherches techniques et technologiques sont en constante évolution. En outre, la remise en question y est permanente. L’exemple de la crise sanitaire en est une preuve flagrante.
Si le secteur optique est toujours prometteur, il convient tout de même de ne pas prendre à la légère toutes les étapes nécessaires à la mise en forme de votre projet.
Diplômé ? Franchisé ou non ? Les bonnes questions à se poser
Tout d’abord, il faut savoir qu’il est tout à fait possible d’ouvrir un magasin de vente optique si l’on ne dispose pas de diplôme. Toutefois, vous ne serez pas considéré comme opticien. Pour cela, il faut bien entendu disposer d’un BTS ou d’un Bachelor en optique-lunetterie.
Si vous n’avez pas l’un de ces diplômes, vous pouvez gérer la direction, la partie administrative ou logistique, mais vous serez dans l’obligation d’employer un salarié qualifié pour la vente des équipements.
Dans un second temps, un choix s’offre à vous : faut-il ouvrir un magasin franchisé ou indépendant ? Ici, pas de préférence, c’est surtout un choix personnel.
Ouvrir un magasin franchisé a des atouts indéniables : l’image d’une marque solide, une assistance, et un réseau de partenaires performants et expérimentés. La réussite des entreprises sous enseigne est aussi souvent plus rapide que pour les indépendants.
Cependant, les droits d’entrée à verser au franchiseur sont un coût non-négligeable : entre 30 et 130 000 euros selon les réseaux, à ajouter à tous les frais inhérents à la création d’une entreprise.
L’autre inconvénient, c’est l’encadrement de votre activité. Un franchiseur sera exigeant sur la présentation, les produits, la publicité en point de vente ou la situation de votre magasin. Votre indépendance sera donc moins évidente si vous choisissez cette voie.
Pour toutes ces raisons, choisir entre une franchise et une totale indépendance reste un point de vue personnel. N’hésitez pas à relire notre article sur les franchises pour vous aider à faire ce choix.
Les étapes dites ‘classiques’ pour monter un projet
Une fois que votre choix est fait, il est temps de rencontrer des investisseurs, de vendre votre projet. Présentez une étude de marché claire et ponctuée des chiffres qui feront pencher la balance en votre direction. N’oubliez pas d’y insérer une étude sur tout ce qui pourrait vous servir : zone de chalandise, besoins et catégories des populations…
Votre étude doit également mentionner votre chiffre d’affaires dit « esclave ». C’est-à-dire le chiffre minimum à faire pour que votre entreprise survive. Cette donnée est notamment très efficace pour toute négociation avec des promoteurs immobiliers, dans le but de faire baisser la facture de votre local.
Et si l’on vous répond qu’il existe déjà un opticien à l’endroit où vous voulez vous installez, c’est un argument de plus pour vous. La concurrence saine d’une zone de chalandise vous donne un poids supplémentaire. N’oubliez pas qu’il ne s’agit pas d’un inconvénient, bien au contraire.
Vous devrez également choisir le statut juridique de votre entreprise. Ce choix conditionnera plusieurs choses, et notamment votre propre régime social, votre responsabilité (limitées ou illimitées) quant aux dettes de l’entreprise, ou encore le mode d’imposition de l’entreprise.
Vous trouverez nombre d’information sur les statuts juridiques sur Internet. N’hésitez pas à prendre le temps de tout regarder, et de tout prendre en compte.
Enfin, une fois tout cela effectué, il vous faudra mettre en forme votre business plan détaillé à présenter aux investisseurs. Placez-y vos atouts et surtout votre prévisionnel financier afin de les convaincre.
Des spécificités liées au secteur
Le métier d’opticien est une activité très règlementée. Les opticiens mettent en vente des dispositifs médicaux, ce qui nécessitent forcément quelques spécificités.
Si vous êtes titulaire d’un diplôme, celui-ci doit être enregistré au répertoire ADELI. En effet, tout professionnel de santé doit le faire, sans quoi il ne peut exercer. Pour cela, il vous faudra monter un dossier à transmettre à votre Agence Régionale de Santé.
Si vous n’êtes pas titulaire d’un diplôme, il faudra monter un dossier pour votre employé, ou vous assurez qu’il l’ait bien fait par le passé, notamment s’il ne démarre pas son activité avec vous.
Vous devez également vous enregistrer auprès de l’assurance maladie, afin que vos clients puissent être remboursés. L’organisme d’assurance maladie vous fournira alors un numéro d’identification.
Veillez à bien préparer tous vos dossiers avant l’ouverture prévue de votre magasin, pour ne pas créer de démarches et de stress supplémentaires.
Enfin, n’oubliez pas de vous équiper au mieux pour gérer votre entreprise. Grâce aux échanges de données informatisés sur la plate-forme sécurisée d’Eyes-Road, vos commandes, vos factures et tout votre suivi administratif avec vos fournisseurs seront un jeu d’enfant !
Voilà, vous êtes maintenant prêt à ouvrir votre point de vente optique !
Source : eyes.fr / thebusinessplanshop.com / legalstart.fr