Eyes-Road - Une autre vision de l'EDI > Tout le Blog > Santé > DOSSIER – La Chirurgie des yeux : caractéristiques d’une révolution

DOSSIER – La Chirurgie des yeux : caractéristiques d’une révolution

Temps de lecture : 5 minutes

chirurgie-des-yeux

 

Les techniques de chirurgie des yeux ont considérablement changé la façon d’appréhender les défauts, maladies et usures de notre système visuel. Avec le temps et les progrès de la médecine, elles continuent de s’améliorer. Dans ce nouveau dossier, nous vous proposons un regard sur les différentes manières d’opérer les yeux.

 

Chirurgie des yeux : la myopie en ligne de mire

 

Il existe bon nombre de solutions pour faire face à la myopie. Ce défaut de la vision, dont la progression reste malheureusement constante dans de nombreuses parties du monde, peut être corrigé de maintes façons. Depuis le début des années 80 cependant, les techniques opératoires sont apparues pour l’éliminer de manière constante, et ainsi supprimer le port de verres correcteurs.

 

Aujourd’hui, la chirurgie réfractive de la myopie est une des opérations visuelles les plus pratiquées au monde. Il existe différentes techniques.

 

Historiquement, la première de ces techniques fut issue des recherches de Sviatoslav Fiodorov, ophtalmologiste russe. Intitulée la kératotomie radiaire, ce premier traitement consistait à pratiquer plusieurs incisions radiales dans la cornée afin de réduire sa convergence et de permettre aux rayons lumineux de se concentrer sur la rétine. Cette technique déjà révolutionnaire comportait toutefois quelques inconvénients.

 

operation-au-laser

 

Premièrement, elle ne convenait qu’aux cas de myopie faible à moyenne (moins de 5 dioptries). Ensuite, il existait une chance de développer une hypermétropie suite à l’intervention. Cette technique pionnière fut donc remplacée petit à petit par l’utilisation du laser.

 

Le laser, autre révolution

 

La technique au laser a également connu ses balbutiements, mais aussi et surtout de très bons résultats. La première technique de laser fut imaginée par l’américain Steven Trockel. Cette technique, appelée Excimer, consiste à utiliser le laser pour créer une ulcération centrale de la cornée. Si la cicatrisation se fait en quelques jours, la récupération visuelle est plutôt lente et les douleurs post-opératoires fortes et fréquentes.

 

Une première variante de cette technique, le Lasik, a été ensuite testée et brevetée. Cette dernière est pour l’instant la plus utilisée en chirurgie réfractive. Ainsi, en France, plus de dix mille personnes passent par celle-ci pour éliminer leur problème de myopie. Elle fonctionne en trois temps et permet de corriger les défauts du laser Excimer.

 

laser-surgery

 

Dans un premier temps, la cornée est découpée par un microkératome. Puis le tissu cornéen subit une ablation  à l’aide du laser Excimer. Enfin, le chirurgien remet en place le volet cornéen.

 

Le gros avantage de cette technique, c’est que la puissance du laser est calculée informatiquement pour s’adapter au niveau de myopie du patient. L’anesthésie locale se fait simplement à l’aide de gouttes et le traitement ne prend que quelques minutes. Cette technique est surtout indolore et la récupération visuelle s’effectue en seulement une journée.

 

Enfin, en 2017, une nouvelle technique au laser appelée Femtoseconde, a vu le jour au États-Unis. Elle consiste à découper plus finement et avec plus de précision la lamelle de la cornée grâce à un laser et non plus un microkératome. Là encore, le temps de récupération visuelle serait encore réduit. Il existe encore peu de services équipés pour effectuer cette technique 100% au laser, car ces équipements ont un coût non-négligeable (environ 400 000 euros.)

 

Ces techniques de chirurgie réfractive ont de très bons résultats, même si on ne connaît pas encore tous les effets sur le très long terme. Mais dans tous les cas, elles n’empêchent pas la nécessité d’être surveillé de façon annuelle par un ophtalmologiste. Ce dernier peut également, dans certains cas de fatigue visuelle, préconiser le port de lunettes.

 

 

 

D’autres traitements chirurgicaux pour d’autres défauts ou maladies

 

La myopie n’est pas le seul défaut à pouvoir bénéficier de la chirurgie réfractive. Ainsi, la presbytie, inévitable puisqu’elle est la conséquence de l’usure du cristallin, en fait partie. Cette chirurgie de la presbytie consiste en la restauration d’une accommodation physiologique. Parmi les techniques chirurgicales utilisées, il existe également celle du Lasik, mais également d’autres qui ne nécessitent pas l’utilisation d’un laser.

 

Ainsi, pour les patients souffrant de presbytie totale mais aussi d’hypermétropies, on peut utiliser les implants multifocaux. Cette technique très sûre permet de se passer de lunettes car elle permet de rétablir une bonne vision intermédiaire, mais aussi de loin et de près.

 

implants-multifocaux

 

Ces implants remplacent le cristallin usé grâce à une chirurgie du cristallin clair. Ils nécessitent tout de même une certaine adaptation car le cerveau doit composer avec différentes images, liées aux différentes zones sur l’optique des lentilles. Le risque est donc de développer des aberrations optiques (problème de halo ou de netteté).

 

Tous les patients ne peuvent pas en bénéficier. De plus, la Sécurité sociale ne rembourse pas l’opération et celle-ci demeure assez cher.

 

Si la presbytie s’accompagne d’une myopie, il existe aussi le dispositif dit de ‘monovision‘.  Celui-ci consiste à privilégier l’œil dominant tandis que l’autre est laissé légèrement myope pour voir de près. Mais ce système de correction nécessite de porter des lunettes pour quelques activités comme la conduite. Pour en bénéficier, il faut avoir moins de 55 ans et tolérer le port de lentilles de contact.

 

D’autres techniques d’implants ou de laser, comme le femtoseconde, permettent aussi de corriger la presbytie et sont actuellement à l’étude. De nombreux progrès sont encore à prévoir.

 

L’opération de la cataracte : la chirurgie des yeux la plus pratiquée

 

Enfin, sept cent mille personnes par an en France se font opérer de la cataracte. Le renforcement de l’opacité du cristallin affecte une grand partie des personnes âgées (une sur cinq après 65 ans, une sur 3 après 75). Dans ce cas, la chirurgie est le seul traitement efficace. Il consiste à remplacer le cristallin par un implant.

 

 

Le chirurgien pratique d’abord une  incision dans la cornée, puis retire le noyau du cristallin. Durant quelques minutes et réalisée sous anesthésie locale, cette méthode appelée phacoémulsification permet une cicatrisation rapide (la suture n’est pas obligatoire) et moins de complications.

 

La convalescence après une opération de la cataracte dure quelques semaines. Il faudra certainement prescrire des lunettes, des gouttes et/ou une pommade.

 

Les progrès de la médecine chirurgicale ont considérablement aidé les patients atteints de problèmes visuels. Si, comme toute opération de médecine, les risques ne sont pas inévitables, ces techniques, en constante amélioration, permettent de faciliter la vie de nombreux patients. Nul doute que dans les années à venir, celles-ci continueront de s’améliorer pour en corriger les quelques défauts et sécuriser encore davantage la correction visuelle.

 

Sources : doctissimo.fr