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DOSSIER – La Vision et les Rêves

Temps de lecture : 5 minutes

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Souvent complexes, parfois incompréhensibles, nos rêves continuent de nous fasciner. De nombreuses théories ont tentés de les expliquer, et ce n’est pas ce que nous ferons dans ce nouveau dossier. Ce qui nous intéresse ici, c’est de savoir quel est l’impact qu’a notre vision sur nos rêves. De nombreuses recherchent ont été effectuées sur ce domaine et continuent de l’être. Alors, essayons de savoir ce qu’il en est.

 

 

La vision et les rêves : une activité cérébrale bouillonnante

 

 

Il existe cinq phases de sommeil. La cinquième et dernière phase de sommeil, celle que l’on peut identifier comme un sommeil profond, est caractérisée par des mouvements oculaires rapides. On nomme d’ailleurs cette phase le MOR.

 

 

Le mouvement oculaire rapide  (REM pour Rapid Eye Movement en anglais) est un terme neurologique qui sert à décrire un phénomène se produisant lors de cette cinquième phase de sommeil. Cette cinquième phase est plus connue sous le nom de sommeil paradoxal. Elle est enregistrée grâce à une électroencéphalographie (EEG).

 

 

EEG

 

 

Les rêves se déroulent exclusivement durant cette phase de sommeil. Mais que se passe-t-il pendant celle-ci ?

 

 

Il se trouve que l’activité cérébrale atteint un niveau égal à celui qui se produit lorsqu’on est éveillé. Il a été prouvé, recherche à l’appui, que cette activité cérébrale pendant le MOR est à rapprocher de celle qui interprète les signaux visuels en état d’éveil.

 

 

Une étude a même prouvé que l’humain était capable de faire des rêves dits lucides. Si cela reste rare, on a pu s’intéresser à des sujets ayant la possibilité de savoir qu’ils rêvaient.

 

 

Les participants avaient comme instruction de serrer les poings lors de moments précis de leur rêve. Les chercheurs ont pu alors établir un lien entre mouvements oculaires et lucidité.

 

 

Un lien fort avec notre vision

 

 

Il existe de nombreuses zones d’ombres concernant les rêves et, comme toute bonne théorie scientifique, tous les spécialistes ne s’accordent pas sur les conclusions.

 

 

Mais ils sont unanimes sur le fait que notre vision joue un rôle prépondérant dans nos rêves. Scientifiquement, nous l’avons vu, ceux-ci se déroulent pendant cette phase oculaire précise. Mais il y a autre chose : si l’on peut imiter la vision dans nos rêves et avoir conscience de ce que nous rêvons, c’est parce que ce sont les neurones du cortex visuel primaire qui s’activent.

 

 

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Ce rôle de la vision ne s’arrête pas là. Si nos rêves sont parfois étranges, voire incompréhensibles, ils sont le fruit de nos émotions et de nos expériences. Ils sont donc fortement impactés par ce que l’on a vu dans la journée.

 

 

Désormais, certains chercheurs tentent d’en savoir plus en essayant d’obtenir des représentations visuelles des rêves. Peut-être sera-t-il un jour possible de pouvoir visionner ses rêves à posteriori, comme dans certains films de science-fiction. Les chercheurs s’intéressent également à la perception des couleurs dans les rêves. Perception qui serait due, là encore, à nos émotions.

 

 

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Il est donc clair que, malgré ce sommeil profond, notre cerveau comme nos yeux ont une activité continue. Paradoxal vous dites ? En réalité, pour schématiser, il faut voir cette association comme une projection des rêves. Le signal envoyé par le cerveau est projeté par nos yeux en rêve. Ce qui nous permet de « voir » les yeux fermés. Incroyable, non ?

 

 

Quid des déficients visuels ?

 

 

Après avoir compris tout cela, une question vient logiquement se poser. Si nos rêves sont impactés par notre vision, et d’autant plus si ceux-ci sont, pour la plupart, la résultante de ce que nous avons vu dans la journée, qu’en est-il des personnes qui ne peuvent pas voir ?

 

 

Dans un premier temps, il faut dissocier les personnes qui ont perdu la vue au cours de leur vie de ceux atteint de cécité depuis la naissance. Aujourd’hui, il est largement reconnu que les premiers peuvent voir dans leurs rêves, puisqu’ils ont eu la perception des choses.

 

 

Cela voudrait donc dire que ceux atteints de cécité congénitale ne devraient pas rêver. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il a d’abord pu être reconnu que les personnes non-voyantes faisaient moins de rêves que les personnes voyantes. Et cela semble être à mettre en corrélation avec le fait que leurs mouvements oculaires rapides soient plus lents que ceux des sujets voyants.

 

 

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Cela signifie-t-il qu’ils sont incapables de présenter du contenu visuel dans leurs rêves ? Des études ont été menées à l’aide de l’atténuation alpha, une composante de fréquence EEG du sommeil considérée comme un indicateur d’activité visuelle.

 

 

Cette étude, dans laquelle les participants congénitalement non-voyants étaient invités à dessiner les images de leurs rêves, ont montré des résultats très proches du groupe de participants voyants.

 

 

Les deux groupes de sujets ont même présenté des résultats fortement similaires quant à la représentation graphique de l‘imagerie des rêves. La principale différence entre les deux groupes se matérialisaient sur le taux de rappel des rêves.

 

 

Les personnes non-voyantes ont tendance à moins se rappeler de leurs rêves (27% seulement contre 42% pour les voyants) mais ils possèdent un contenu visuel de leurs rêves et sont tout à fait capables de le représenter graphiquement.

 

 

La vision oui, mais pas seulement

 

 

Les explications restent difficiles à établir concernant cette particularité, mais quelques hypothèses se détachent. En effet, on sait que notre système visuel étant actif avant la naissance, il se pourrait que le cerveau puise dans ces souvenirs lointains pour permettre ce contenu visuel.

 

 

L’autre possibilité, c’est bien sûr le rôle des autres facultés sensorielles. Puisque nos rêves sont conditionnés par nos émotions et notre ressenti, il paraît naturel que tous nos sens soient sollicités. Si une personne voyante « privilégie » la vue parce qu’elle en est dotée, une personne non-voyante s’appuiera sur son ouïe, son odorat, son toucher et son goût pour créer des émotions. Et il est reconnu que lorsqu’un sens fait défaut, les autres se renforcent.

 

 

Nos rêves restent mystérieux et n’ont pas fini de nous interroger. Pourtant, grâce à la recherche scientifique, il n’y a désormais plus de doute sur le fait que la vision et les rêves s’associent de manière évidente. Dans le futur, il sera peut-être possible d’en percer tous les secrets. En attendant, que l’on puisse voir ou non, ils continuent de nous fasciner.

 

 

Sources : lasikmd.com, CellPress, National Library of Medecine, visique.com