Inclusion des malvoyants : où en est-on ?
Au printemps 2022, l’association Valentin Hauy a présenté une vidéo pour parler de l’exclusion numérique des malvoyants en prenant en exemple les validations par Captcha. L’occasion de nous interroger sur l’inclusion des malvoyants dans la société. Les pouvoirs publics ont tenu de nombreuses promesses à destination des personnes en situation de handicap. Où en est-on aujourd’hui, et que reste-t-il à faire ?
Des progrès mais encore beaucoup à faire pour l’inclusion des malvoyants
La reconnaissance du handicap visuel ainsi que les avancées technologiques numériques sont une opportunité de réduire les inégalités. Elles permettent de favoriser l’inclusion des malvoyants dans la société. Une évolution des mentalités qui a eu des avancées majeures. L’accès des chiens guides ne peut être refusé nul part, les enfants peuvent démarrer et continuer leur scolarité avec l’accompagnement d’une AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) et les possibilité d’initiations au braille se multiplient.
Là où le bât blesse, c’est dans l’offre proposée à des personnes souffrant de handicap visuel. L’accès aux documents écrits, par exemple, est très en deçà du minimum nécessaire pour réduire les inégalités d’accès à la culture et au divertissement. Ainsi, on dénombre moins de 10% d’œuvres littéraires adaptées aux malvoyants. Sur internet, même constat : 10% des sites seraient adaptés, réduisant à néant les quelques efforts entrepris. Cet accès restreint aux loisirs renforce les inégalités entre personnes malvoyantes et le reste de la population française. L’audio-description ne couvre actuellement que 4 % des programmes TV. Côté cinéma, un film sur cinq est accessible.
Quid de l’insertion professionnelle ?
On remarque donc qu’il reste tant à faire. Pas seulement dans le domaine des loisirs ou du sport. Si nous mettons souvent en lumière les initiatives d’entreprises privées ou des associations pour facilité l’inclusion des malvoyants, on aimerait pouvoir en dire autant des administrations publiques.
Le résultat ? Un chiffre assez révoltant. On considère que 50% des personnes souffrant de handicap visuel seraient sans emploi ! En dehors des problèmes financiers que cela engendre, la résultante sociale en est également catastrophique. Car elle provoque un isolement qui ne permet même pas, nous l’avons vu, de proposer une offre conséquente d’activités culturelles et sportives.
L’environnement urbain, par encore aux normes
D’autre part, les normes urbaines destinés à l’inclusion des personnes handicapées sont loin d’avoir atteint leur objectif. La « mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics est que toute personne handicapée ou à mobilité réduite puisse se déplacer et circuler en tout point de l’agglomération, accéder à tous les espaces de la ville, traverser ses axes de circulation, se reposer... Et ce de façon autonome, au même titre qu’une personne valide » est encore loin d’être une réalité.
Pour conclure, si l’inclusion des malvoyants fait l’objet de mentions régulières dans les médias, on peut regretter que les évolutions soient trop souvent le fait de fondations diverses ou d’entreprises privées. La réduction des inégalités passera obligatoirement par les pouvoirs publics, même si de nombreux dispositifs parviennent sur le marché.
Cela sous-entend que sans structures urbaines revues ou d’amélioration des perspectives professionnelles, et face à l’évolution des handicaps visuels, on prend le risque d’une aggravation des inégalités.
Sources : ecologie.gouv.fr Vocale Presse Association Valentin Hauy