Malvoyants : un travail associatif d’envergure
La question du handicap est l’une des rares à rassembler tous les bords politiques. L’inclusion et l’aide prodiguée font en général consensus. Pourtant, force est de constater que de très nombreux manques sont constatés chaque jour dans la société. Aujourd’hui, le travail de certaines associations pose les bases de ce manque et tend à contribuer à améliorer le quotidien des malvoyants. Programmes inclusifs ou besoins nécessaires, voici quelques projets lancés et proposés par des associations.
Malvoyants : contexte et travail des associations
Malgré les progrès techniques et la volonté politique d’améliorer le quotidien des personnes malvoyantes, certains chiffres sont encore glaçants de réalité. D’après la Fédération des Aveugles de France, 50% des personnes déficientes visuelles sont au chômage. Seulement 10% des sites internet sont accessibles aux malvoyants, 1 film sur 5 qui sort au cinéma est audio-décrit, comme seulement 4% des émissions de télévision.
L’OMS prévoit d’ici 2050 un doublement à l’échelle mondiale de personnes souffrantes de déficience visuelles. Actuellement, le chiffre est de 253 millions de personnes atteintes.
Face à ce fléau, l’organisation des actions correctives ou d’adaptabilité se fait encore trop au niveau associatif. Parmi ces organisations, on peut citer donc la Fédération des Aveugles de France, mais aussi l’association Valentin Haüy, l’Initiative pour l’inclusion des déficients visuels (IPIDV), l’INJA-Louis Braille, Voir Ensemble ou encore la confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes (CFPSAA).
Toutes ces associations (et d’autres que nous n’avons pas citées), constituent un référentiel considérable pour la marche à suivre dans le cadre de l’amélioration des conditions de vies des malvoyants.
Le numérique, une avancée qui relègue les malvoyants à une autre époque ?
Si certains malvoyants ont su, grâce à une volonté hors du commun, réaliser leurs rêves en réalisant des prouesses, il n’en reste pas moins nécessaire d’adapter nos sociétés à des besoins qui nous paraissent basiques.
Ainsi, plusieurs projets et programmes d’envergure ont été lancés. Concernant l’accessibilité numérique, la Fédération des Aveugles de France a crée l’Observatoire du Respect des Obligations Numériques. Celui-ci « propose une vue du niveau de connaissances des obligations légales en matière d’accessibilité numérique par les organismes visés par la loi. Il porte sur un échantillon important de sites web et recense la présence d’éléments exigés par la loi et devant figurer obligatoirement sur le site web, à savoir :
- Une déclaration d’accessibilité récente, ayant une présentation telle que décrite dans le RGAA (Référentiel Général de l’Amélioration de l’Accessibilité) ;
- Une mention visible sur le niveau de conformité sur la page d’accueil ;
- Un schéma pluriannuel d’accessibilité décliné en plans d’actions annuels ».
Dans la même veine, l’association Valentin Haüy s’est fendu d’un spot humoristique pour démontrer la discrimination due à l’utilisation des Captcha sur les sites internet.
Des programmes ambitieux comme nécessaires
Dans la vie de tous les jours, et notamment dans les transports en commun, beaucoup reste à faire. Si les passages piétons sont de plus en plus équipés de boitiers sonores indiquant quand traverser, de nombreux arrêts de bus ou de rames de métro ne sont pas équipés pour pallier aux besoins des malvoyants.
Une pétition pour la vocalisation du métro a été lancée par les membres de la CFPSAA. Le but est d’interpeller la RATP sur les manques criants du métro parisien.
Du côté des événements, là encore, la volonté est de ne pas laisser les malvoyants de côté. Ainsi, l’association Valentin Haüy organise tous les ans depuis 1995 le « Poinçon Magique », une dictée en braille. L’idée de ce concours est de promouvoir la connaissance et l’usage du braille auprès des personnes déficientes visuelles.
Du côté artistique, une exposition baptisée « À perte de vue » a présenté le travail conjoint de personnes malvoyantes, d’un photographe et d’une intelligence artificielle. L’exposition a été présentée du 6 au 8 avril 2023 à Paris.
Dans le contexte actuel, le travail reste donc considérable. Il est donc nécessaire de s’appuyer sur le travail remarquable des associations, qui manquent pourtant cruellement de moyens.