Qu’est ce que l’oculométrie ou Eye-Tracking ?

L’oculométrie, nom français de l’Eye-Tracking, se définit comme un ensemble de techniques enregistrant les mouvements oculaires. Ces techniques permettent de calculer le parcours oculaire d’un individu. Mais d’où viennent-elles, et surtout à quoi servent-elles ? On fait le point.

L’oculométrie : l’étude des mouvements oculaires

C’est au tout début du XIXème siècle qu’un ophtalmologue français nommé Louis Émile Javal observent des mouvements oculaires rapides, saccadés et imprécis chez ses patients. Partant de ces observations, il étudiera le phénomène. Des travaux qui seront repris par Edmund Burke Huey, qui mettra au point un dispositif destiné à suivre les mouvements des yeux.

Ce psychologue américain pense que l’étude des mouvements oculaires (Eye-Tracking en anglais) pourrait permettre de révéler certains troubles du comportement, comme l’autisme, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) voire le maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.

Aujourd’hui, l’oculométrie est utilisée dans de nombreux secteurs d’activités. comme la recherche cognitive, la chirurgie laser, mais aussi, de façon plus surprenante, la communication, la navigation web et informatique, le sport, la réalité virtuelle…

L’oculométrie : ça fonctionne vraiment ?

Avec les avancées technologiques, l’étude des mouvements oculaires s’est largement démocratisée. Grâce à des caméras de suivi oculaire, on peut enregistrer tous les mouvements du regard (vitesse, durée de fixation, saccades, dilatation des pupilles…) On obtient donc une multitude de données, dont les analyses peuvent réellement apporter de concrètes avancées. Le sport notamment, est un secteur où la concentration est essentielle. Dans le cadre d’un projet d’entrainement (au plus haut niveau certes), l’analyse des mouvements oculaires offrent des indications sur le niveau de concentration d’un athlète.

Concernant d’autres champs, comme la communication ou le web, ‘étude du regard est étudiée depuis très longtemps, que ce soit dans la conception graphique, ou dans l’amélioration de système visuels informatiques.

Concernant la partie médicale, il existe des pro et des anti. Là encore, il s’agit de récupérer des données et d’analyser. L’oculométrie peut donc s’avérer être un indicateur important, qui toutefois s’avérera inutile pour certains professionnels.

La problématique des données personnelles

Hormis le constat que cette étude est soumise à interprétation, des questions éthiques demeurent. Très utilisée en marketing, l’oculométrie peut être considérée intrusive puisqu’elle « observe à l’intérieur même du cerveau les réactions du consommateur face à la prise de décision lors de situations d’achat potentiel. » Les caractéristiques des yeux étant propres à chaque individu, elles peuvent donc, à l’instar des empreintes digitales être utilisées à mauvais escient.

Face à l’émergence de smartphones capables de reconnaître l’iris de l’œil, un tel développement posera la question du respect des données personnelles. Le phénomène de l’Eye-Tracking risque donc d’interroger pendant de nombreuses années encore.

Sources : futura-sciences, Inserm, lunettespourtous.com