Alimentation, sommeil, alcool, activités physiques et professionnelles…Le mode de vie occidental du XXIème siècle peut parfois paraître sans limite, et non sans conséquence. La façon que l’on a de vivre nécessite des ajustements quotidiens pour réduire ces conséquences parfois fâcheuses pour notre organisme. Comme pour notre cerveau et nos muscles, tous nos organes, dont les yeux, sont impactés par nos modes de vie. Vision et hygiène de vie sont intimement liées. Qu’est ce qui altère notre vision, ou au contraire, permet de la préserver ? Quels peuvent-être les impacts négatifs du stress, du manque de sommeil, d’une trop grande consommation d’alcool ? On y répond dans ce nouveau dossier.
Vision et hygiène de vie : le XXIème siècle ou l’époque de la fatigue oculaire.
Comme dans beaucoup d’autres domaines que l’optique, il est intéressant — bien qu’assez déprimant —, de constater que notre époque se démarque par sa contradiction. En effet, de nos jours, nous sommes tout à fait conscient que notre mode de vie est en opposition avec ce qu’on en connaît.
Que ce soit dans notre manière de consommer, de travailler, de nous déplacer ou de nous alimenter, nous savons que nous faisons fausse route et connaissons que trop bien les conséquences désastreuses que cela entraîne. Bien au courant des ravages d’une consommation excessive d’alcool, nous en consommons toujours plus. L’obésité et le diabète sont toujours en nette augmentation, comme notre temps passé devant les écrans.
Et ce n’est pas tout. D’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), nous dormons en moyenne 1h30 de moins par nuit qu’il y a cinquante ans ! Le manque de sommeil a pourtant un impact négatif à court terme, sur la journée qui suit, mais aussi à plus long terme, sur l’organisme.
Pour nos yeux, cela fonctionne de la même façon. À l’ère du numérique et d’une mondialisation qui n’aura jamais atteint un tel niveau, il devient urgent de tirer la sonnette d’alarme. En France, plus de 75% de la population travaille dans le secteur tertiaire, consacrant une bonne partie de ses journées aux écrans.
Cette hygiène de vie qui se dégrade provoque aussi des dégâts pour nos yeux. L’exposition à la lumière bleue, le stress d’une vie bien remplie, l’impression de courir après le temps, le manque d’activité physique ou de sommeil et une alimentation trop riche font de notre temps un ennemi redoutable pour nos yeux.
Dans les faits, pourquoi privilégier un mode de vie plus sain ?
La fatigue oculaire, les maux de tête, le stress, les yeux qui piquent sont tous des indicateurs qu’il ne faut pas prendre à la légère. Bien entendu, en cas de récidive de ces symptômes, nous ne saurions que trop vous recommander de consulter un spécialiste. À une autre échelle, une réévaluation des gestes du quotidien doivent nous permettre de mieux protéger nos yeux.
Et cela commence souvent par une alimentation plus saine et plus variée. S’il n’est pas nécessaire d’étaler la dangerosité des repas trop riches en sel et en gras, l’idée est surtout de privilégier des aliments bénéfiques et que l’on a peut-être pas forcément l’habitude de manger.
les vitamines apportées par ces aliments ont toutes leurs caractéristiques propres et donc leur utilité :
- La vitamine A et bêta-carotène permet aux cônes et aux bâtonnets de fonctionner. Elle est présente dans les carottes, le potiron, les tomates, les épinards, les abricots, la mangue…
- La vitamine E permet de réduire les risques de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). On la trouve dans les produits végétaux gras, comme les noix, le soja, le maïs, les huiles végétales…
- La vitamine C contient des anti-oxydants et empêche le cristallin de devenir opaque. On en trouve surtout dans les légumes verts.
- La zéaxanthine et la lutéine développent l’acuité visuelle de l’œil. On les trouve dans les légumineuses et les légumes-feuilles.
L’autre danger de notre alimentation pour nos yeux provient certainement de la consommation d’alcool. À court terme, une consommation excessive d’alcool influe sur le système nerveux et empêche l’information de passer, entraînant la réduction du champ de vision et de la qualité de la vue. Les vaisseaux sanguins se dilatent et provoquent des rougeurs, l’image devient floue car la rétine est aussi endommagée.
À long terme, les effets de l’alcool peuvent-être très dommageables. Le vieillissement des cellules provoque sécheresse oculaire, dégénérescence et irritations fréquentes.
Une vie stressante
Le stress, plus que jamais présent à notre époque, est dévastateur pour la santé. Il ne l’est pas moins pour notre vue. L’hygiène de vie passe aussi par la recherche d’une vie moins stressante. Sous l’effet du stress, le corps envoie une décharge d’adrénaline, entraînant une dilatation des pupilles. C’est un réflexe naturel, qui aide notamment à mieux voir lorsque l’on est menacé.
De nos jours, ce stress intense et court s’est transformé en stress chronique. Plus subtil, mais beaucoup plus long, il n’en a pas moins les mêmes effets. Les pupilles sont plus souvent dilatés et laissent passer plus de lumière, accroissant la sensibilité et provoquant de la fatigue visuelle, une baisse de la qualité de la vue, mais aussi des spasmes aux paupières et une vision plus trouble.
L’augmentation de la pression oculaire est un autre de ces effets. À long terme, cette augmentation intensifie les risques de glaucome. S’il fallait une nouvelle raison pour tenter d’éloigner le stress de sa vie, en voilà donc une bonne.
L’entraînement visuel, bon pour le cerveau et le corps
Avoir une meilleure hygiène de vie est bénéfique pour la vision. Notre corps entier, et donc nos yeux, en ont besoin. L’activité sportive et physique est un excellent moyen de s’aider à régler certains problèmes vus plus haut, comme le stress, le manque de sommeil ou une alimentation variée.
Mais l’importance de l’entraînement visuel se développe ces dernières années. Aujourd’hui, un grand nombre de sportif ont pris conscience qu’en plus de l’entraînement musculaire, un entraînement visuel pouvait être fortement bénéfique.
On estime que 80% des informations nécessaires au sportif viennent de la vision. Déjà très présents aux États-Unis et au Canada, les coachs visuels ont désormais fait leur apparition en France. En 2018, l’Équipe de France de Rugby s’en est doté.
Rapidité, réflexes, l’entraînement visuel améliore des qualités indéniables pour des sportifs, enclenchant un cercle vertueux : un meilleur rendement et, par conséquent, une envie et un bien-être décuplés, pour enfin permettre de réduire stress et fatigue, manque de sommeil, dépression, et alimentation néfaste.
Sans surprise, une hygiène de vie saine n’aura que des bienfaits sur la vision. Elle doit cependant devenir une préoccupation quotidienne, car les dégâts d’une vie pleine d’excès peuvent être dramatiques. Il est plus qu’urgent de s’en inquiéter, nos yeux nous remercieront.
Les illusions d’optique ont toujours le vent en poupe ! La numérisation a accéléré le culte de l’image et les nombreux formats, vidéo, photo, GIF ou réalité virtuelle, en ont renforcé l’émulation ! Certaines ont même fait exploser des records de vues sur les réseaux sociaux et ont eu leur place sur les plateaux de télévision. Pourquoi les illusions d’optique nous fascinent-elles tant, et surtout, comment fonctionnent-elles ? C’est ce que nous allons tenter de déterminer.
Le but des illusions d’optique : tromper notre cerveau. Oui, mais comment ?
Il est bien connu que les illusions d’optiques sont créées pour tromper notre cerveau. Mais comment tromper un organe aussi puissant que le cerveau humain ?
Tout d’abord, il faut savoir que, pour tromper quelque chose, il faut tromper son habitude. Le cerveau humain est capable d’enregistrer des millions de données. Chaque expérience de la vie, chaque objet que l’on rencontre est enregistré dans cette base de données qui nous est propre.
Ce qui est fascinant dans les illusions d’optiques, c’est justement leur capacité à déconstruire ce que notre cerveau connaît. C’est le cas de l’échiquier d’Adelson.
Dans cette illusion, le cerveau interprète la région sombre à gauche du cylindre comme une zone d’ombre qui proviendrait dudit cylindre. Les différentes teintes de vert sur le côté droit du cylindre induise aussi en erreur le cerveau, qui pense immédiatement à un point d’éclairage.
La fausse ombre, ainsi que le fait que, pour notre cerveau, un échiquier contient forcément des cases à alternance de couleurs, nous induit en erreur. Ainsi, on a l’impression que les deux cases sont différentes alors qu’elles sont strictement de la même couleur.
Des illusions de couleur
Il existe une multitude d’illusions d’optiques, et toutes ne font pas appel aux mêmes mécanismes. Ainsi, les illusions dites de couleurs peuvent être à une interprétation erronée ou simplifiée, ou à un défaut de nos photorécepteurs.
Des courbes vertes et bleues ? Et bien non, des courbes identiques, à l’environnement différent !
Au XVème siècle, Léonard de Vinci met à jour le principe de persistance rétinienne. Il indique que « si l’œil qui regarde l’étoile se tourne rapidement de la partie opposée, il lui semblera que cette étoile se compose en une ligne courbe enflammée. Et cela arrive parce que l’œil réserve, pendant un certain espace, la similitude de la chose qui brille et parce que cette impression de l’éclat de l’étoile persiste plus longtemps dans la pupille que n’a fait le temps de son mouvement. »
Ce n’est qu’au XIXème siècle que Michael Faraday définira ce phénomène, qui décrit le fait qu’après avoir observé un objet, son image se forme sur la rétine par l’intermédiaire du nerf optique pour y rester une fraction de secondes. En réalité, notre rétine possède une « certaine lenteur ». En effet, une nouvelle image se forme toutes les 1/12ème de secondes.
C’est également pour cette raison que les objets très rapides, comme les étoiles filantes, donnent l’impression de n’être qu’un trait lumineux et flou.
L’environnement des couleurs joue également un rôle prépondérant dans les illusions d’optiques. On l’a vu avec l’échiquier d’Adelson. D’autres illusions fonctionnent sur le même principe.
En effet, la luminance (quantité de lumière visible qui arrive à nos yeux à partir d’une surface donnée) joue sur notre perception de la couleur. C’est notamment le changement de luminance, qu’il soit progressif ou au contraire, brut, qui provoque cette différence de perception.
Ici, le changement de luminance a un impact sur notre façon d’interpréter les couleurs (il n’y a, à gauche comme à droite, qu’une seule teinte de gris)
Le rôle de la Géométrie
Les illusions d’optique peuvent également jouer sur les formes. On les appelle alors illusions optico-géométriques. Cette fois, notre rétine n’est pas en cause, mais notre cerveau est trompé par différents éléments de notre environnement, provoquant des erreurs de dimensions ou d’orientation.
Les illusions de Müller-Lyer et de Titchener permettent de les comprendre rapidement. Ces illusions sont composées de deux éléments, un élément-test et un élément inducteur.
Quel est la droite la plus longue ?
L’élément-test, en plusieurs exemplaires, est identique. Seulement, l’élément inducteur, de par son orientation, sa forme ou sa taille différentes, induisent le cerveau en erreur. Par conséquent, on a l’impression que les éléments-test sont tous différents.
Elles sont toutes de la même longueur !
D’ailleurs, si on supprime les éléments inducteurs, on constate immédiatement la similitude des éléments-test.
D’autres facteurs influencent les illusions optico-géométriques, comme la perspective. Un environnement qui joue sur la perspective donnera l’illusion que les objets placés devant sont de tailles différentes. L’effet de perspective joue alors son rôle d’élément inducteur.
Des photos qui bougent !
Les illusions les plus fascinantes sont certainement les illusions de mouvement, puisqu’elles peuvent donner vie à des photos et illustrations. En tout cas, à des images qui sont sensées rester fixes. Certaines donnent presque l’impression d’avoir des hallucinations !
Les illusions de mouvement sont crées grâce aux contrastes de couleurs mais aussi grâce aux formes géométriques qui les composent. Elles sont donc le mélange des deux types d’illusions vues précédemment.
Ce n’est ni une vidéo, ni un GIF !
Alors, comment ces mouvements sont-ils créés ?
Sur l’image de gauche ce sont des ondulations autour du centre tandis que sur l’image de droite, ce sont les différents cercle composés d’ovales qui semblent tourner. C’est la symétrie des figures et l’alternance des couleurs claires et foncées (violet- noir & blanc-vert pour la figure de gauche et bleu-noir & blanc-vert pour celle de droite) qui crée ces effets de mouvement.
L’illusion d’Akiyoshi Kitaoka est assez impressionnante. En effet, on voit clairement trois rouleaux qui tournent les uns autour des autres. Pourtant, cette image est bien fixe. Le mouvement est bien imaginé par notre cerveau car ce dernier est trompé par les différentes formes des points bleus.
Toute l’illusion vient de la forme et des couleurs !
Le fait que ces derniers rétrécissent donnent l’illusion d’une forme convexe. Le contour des ovales, noir d’un côté, blanc de l’autre, sont autant d’éléments qui induisent un effet de mouvement.
Cet effet est donc bien réalisé en trompant notre cerveau, qui associe les éléments de formes différentes à l’image d’un rouleau, élément qu’il connaît et a déjà assimilé.
Pour aller plus loin sur les illusions d’optique
Les illusions d’optiques sont bien davantage que des images divertissantes. Elles permettent d’en savoir plus sur les caractéristiques de notre œil et de notre cerveau. Elle permettent aussi de nous renseigner sur la façon dont notre expérience influence parfois ce que l’on peut voir.
Pour en savoir plus sur la lumière et les illusions d’optique, n’hésitez pas à découvrir cet épisode de « C’est Pas Sorcier » consacré à ce sujet. Il retrace notamment le travail effectué par les artistes exposant lors de la fête des lumières de Lyon. Vous découvrirez les jeux de mouvements et les effets visuels trompeurs permettant de créer des illusions impressionnantes au cœur de la ville.
Sources : guide-vue.fr, tpe-les-illusions-d-optique.webnode.fr