
Lunettes de repos, anti-lumière bleue, lunettes de conduite, chaque monture semble désormais avoir son utilité. Et un autre type de lunettes fait son apparition : les Sleep Glasses ! Mais à quoi peuvent-elles bien servir ? Doit-on se mettre à porter, et donc à créer des lunettes pour dormir ? Pas tout à fait. On vous explique.
Sleep Glasses : de simples lunettes anti-lumière bleue ?
Tout d’abord, on peut noter que ce concept de Sleep Glasses ne propose pas encore de traduction française. On pourrait bien s’y essayer, proposant lunettes de sommeil, ou lunettes de nuit, mais ces termes seraient, peut-être, légèrement incorrects.

La lumière bleue peut rendre le sommeil difficile à trouver… @Unsplash
Il s’agit en réalité de lunettes anti-lumière bleue, mais calibrées afin de protéger les yeux lorsque la luminosité est au plus bas. En d’autres termes, lorsque vous proposez une paire de lunettes équipée de verres anti-lumière bleue, c’est notamment afin de réduire les effets néfastes que cette dernière peut causer. Ces verres sont d’ailleurs systématiquement proposés aux personnes qui travaillent sur écran.
La différence, c’est surtout le niveau de protection, qui va être adapté à la luminosité ambiante lorsque l’on se prépare à aller dormir, par exemple. Ces lunettes protègerait également les yeux lors d’un réveil en pleine nuit. En effet, qui n’a pas connu des difficultés pour se rendormir après s’être levé pour aller aux toilettes ou dans la salle de bain ? La lumière, contrastant fortement avec l’ambiance reposante de la nuit, indiquerait par erreur au cerveau qu’il est l’heure de se lever.

Il faut à tout prix éviter de se retrouver dans ce genre de situation…@Unsplash
Ces lunettes ont donc pour but de bloquer plus de lumière afin de recréer un environnement plus propice au sommeil.
Un concept vraiment efficace ?
Alors, porter des Sleep Glasses avant d’aller dormir, ou lorsque l’on se lève durant la nuit, ça marche ?
Certains médias, comme New York Magazine, ou encore CNN, se sont penchés sur la question. Les premiers restent très sceptiques, fustigeant les teintes jaunes ou rouges qui rendent le port des lunettes peu agréable. Leur efficacité est aussi mise à rude épreuve.

Le modèle Faraday, de chez Felix Gray Eyewear – @FelixGray
Assurément, si la plupart des scientifiques reconnaissent l’impact de la lumière bleue sur le sommeil (notamment car elle bloque la production de mélatonine, l’hormone du sommeil), beaucoup pointent aussi du doigt le fait que de nombreux autres facteurs peuvent le troubler.
Ainsi, tout activité professionnelle ou personnelle, le stress et bien d’autres éléments encore peuvent être la cause de difficultés.

Le modèle Amber, qui sert aussi au gaming et aux personnes qui passent la majorité de leur temps sur un écran. @Gunnar
D’autres sont plus élogieux et mettent en avant la nécessité, dans une société hyper consommatrice d’écrans en tous genres, de se protéger au maximum. Il n’est en effet pas toujours simple d’arrêter de se mettre face aux écrans plusieurs heures avant d’aller dormir. Mais c’est un autre débat.
En tout cas, de nombreuses marques se sont d’ores et déjà positionnées sur ce marché, très en vogue aux États-Unis. Parmi elles on peut citer Felix Gray, Warby Parker, Gunnar ou encore True Dark.
Alors, les Sleep Glasses, bon ou mauvais concept, selon vous ?

Lors du dernier Silmo, le groupe ALL proposait une conférence sur le syndrome de déficience numérique (DES pour Digital Eyestrain Symptoms). Face à l’ultra présence des écrans dans leurs vies, beaucoup de français se disent préoccupés. Mais qu’en est-il réellement ? Ce syndrome est-il inéluctable ? On tente d’en savoir plus.
Le syndrome de déficience numérique : les écrans dans le viseur
Pour une immense majorité de français, l’impact des écrans dans nos vies est source d’inquiétude. Pour 84% d’entre eux, ces écrans, qui se déclinent à n’en plus finir, abîment la vue. Un sur deux serait prêt à payer davantage pour être mieux protégé.

L’inquiétude des parents face à cette recrudescence du numérique est compréhensible. Surtout que le temps passé devant les écrans, pour les adultes comme pour les enfants, est en constante et logique augmentation.
Cette utilisation intensive aura, on le sait, des conséquences sur notre vue. Notre mode de vie a évolué, notamment depuis l’apparition des smartphones, enclenchant par là un virage sans précédent. En 2007, un syndrome est clairement identifié. C’est le Digital Eyestrain Symptoms (DES), en français Syndrome de déficience numérique.
Des symptômes que beaucoup ressentent déjà
Mais comment ce syndrome se caractérise-t-il ? En réalité, il s’agit de toutes les résultantes d’une exposition régulière aux écrans et notamment à la lumière bleue.

Maux de tête, yeux qui piquent, sensation de fatigue visuelle, sécheresse oculaire, mais aussi douleurs dans la nuque, les épaules, le dos, difficulté d’attention…sont tous à mettre en corrélation avec un mode de vie qui a subitement changé.
Christophe Fontvieille, du groupe ALL, explique que la qualité de notre vision binoculaire dépend de l’effort qui est fait pour pouvoir fusionner deux images d’un même stimulus vu en condition simultanée.
75% de la population souffre d’hétérophorie, qui est une déviation de l’axe de la vue constatée quand les yeux sont au repos. Dans la majorité des cas, pour maintenir l’axe, on doit faire un effort fusionnel qui se fait normalement sans difficulté. Mais parfois cet effort devient trop important.

La forte présence d’écrans dans nos vies actuelles renforce le risque de faire cet effort appelé « décompensation hétérophorique. »
Avec l’utilisation des ordinateurs et l’arrivée des smartphones, c’est aussi notre posture qui est mise à mal. Douleurs cervicales, syndrome du canal-carpien, lombalgie et bien d’autres sont aussi des symptômes de DES.
Point important, l’arrivée du smartphone a encore rapproché les écrans. Quand la télévision se tenait encore à quelques mètres, notre téléphone se tient à 20 ou 30 centimètres.
Accompagner les clients et prendre des mesures

Face à ce constat, on peut déjà établir une liste concrète de maux qui surviendront de plus en plus dans les années à venir. Il est donc important de bien conseiller les clients, de les sensibiliser et de les mettre en garde face à une utilisation parfois trop intensive, ou alors pour leur donner les clefs d’une utilisation plus raisonnée.
Des experts en santé visuelle existent et peuvent accompagner les professionnels afin de les aider, dans un premier temps, à détecter ce syndrome et, dans un second temps, à mieux conseiller leurs clients.
