L’éclairage LED (par diodes électroluminescentes ou light-emitting-diodes) est une technologie très fortement utilisée. Elle comporte en effet de nombreux avantages : ampoules qui ne chauffent pas, économie d’énergie, durée de vie rallongée…bref, il serait aberrant de s’en passer. Mais qu’en est-il pour nos yeux ?
La technologie LED, c’est quoi ?
D’un point de vue technique, il n’existe pas de système d’éclairage plus performant que la lumière LED. Par conséquent, la technologie LED se trouve partout. Sur nos écrans donc, mais elle alimente aussi les phares de nos voitures, l’éclairage domestique…

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Il convient d’ajouter aux avantages précités une technique de fabrication peu onéreuse, qui consiste à couvrir une diode bleue de phosphore jaune afin de convertir la lumière bleue en lumière blanche.
Cette lumière bleue, on la connaît. C’est elle qui alimente nos écrans car elle possède la particularité d’être celle qui produit le plus d’énergie. Vous pouvez retrouver sur cette page nos articles sur ce sujet.
C’est justement cette lumière bleue qui pose problème.
Lumière LED et optique : Quels peuvent être les risques ?
Plusieurs études ont été menées afin de déterminer les risques de la lumière LED pour nos yeux.
En 2016, des travaux scientifiques ont révélés que la lumière LED induisait un stress toxique dans la rétine, favorisant un vieillissement précoce de l’œil et l’apparition de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).

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Une très forte exposition à la lumière LED a démontré une destruction des cellules rétiniennes.
Les jeunes générations, qui seront exposées à ce type de luminosité toute leur vie durant, devraient être fortement touchées, et donc voir augmenter de façon exponentielle le risque de DMLA.
Plus récemment, en mai 2019, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a rendu public un rapport intitulé Effets sur la santé humaine et l’environnement des systèmes utilisant des diodes électroluminescentes dans lequel il est précisé que la lumière LED peut également être responsable de sècheresse oculaire et d’inconfort visuel.

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C’est surtout le rythme circadien, qui est le rythme veille-sommeil de 24h (ce qui détermine notre temps journée-nuit) qui peut-être fortement perturbé en cas de forte dose de lumière LED.
La phototoxicité est élevée en cas de fort usage d’écrans, particulièrement à cause de la lumière bleue. Une myopie peut également apparaître dans le cas d’une exposition trop fréquente.
Que faire pour se protéger ?
Puisque la lumière LED est devenue en quelques années la source prédominante de notre environnement, il apparaît nécessaire de se prémunir de ses effets néfastes.

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L’ANSES et ses experts ont formulé quelques recommandations :
- Dormir dans une chambre plongée dans l’obscurité (y compris sans lumière de veille des appareils électriques) et ne pas utiliser d’appareils électroniques avant d’aller dormir.
- Privilégiez autant que faire se peut la lumière naturelle en journée.
- Limitez l’exposition au LED « froid » (plus de 4000 kelvins) qui produit plus de lumière bleue que le LED « chaud » (environ 3000 kelvins). Privilégiez ce dernier pour l’intérieur. Vous pouvez trouver cette température sur l’emballage des ampoules.
- Achetez exclusivement des appareils avec le marquage CE. Pour relire notre article sur le sujet, cliquez ici.
- Placez l’ampoule LED de telle sorte que vous en soyez toujours éloigné d’au moins 20 cm. Plus près, vous pourriez endommager vos yeux en la fixant trop longtemps.
- Enfin, Evitez au maximum l’exposition aux dispositifs LED de classe 2 (lampes torches, lampes frontales, guirlandes…)
S’il existe encore des données difficiles à déterminer concernant le risque lié à la lumière LED, quelques principes simples permettront de limiter une exposition qui, à trop forte dose, peut s’avérer très nocive. N’hésitez pas à en faire part à vos clients !
L’omniprésence de la lumière artificielle n’est plus à démontrer. Éclairages publics, écrans, enseignes lumineuses : nos nuits sont loin d’être réellement obscures. Si cette lumière est essentielle pour notre quotidien, son excès pose un problème grandissant : c’est ce qu’on appelle la pollution lumineuse. Longtemps négligée, cette forme de pollution affecte aussi bien la biodiversité que notre santé. En perturbant les cycles naturels, elle altère notre sommeil, influence notre vision et menace des écosystèmes entiers. Quels sont les effets méconnus de cette pollution invisible, et comment y remédier ?
La pollution lumineuse, un fléau pour le sommeil et le rythme biologique
L’être humain reste programmé pour fonctionner selon des cycles jour-nuit bien définis, régulés par l’alternance naturelle de la lumière et de l’obscurité. Une lumière artificielle omniprésente bouleverse notre horloge biologique, notamment en perturbant la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. Les écrans LED, en particulier, émettent une lumière bleue qui supprime la production de cette hormone et retarde l’endormissement.
Les études montrent qu’une exposition excessive à la lumière artificielle durant la nuit peut augmenter les risques d’insomnie, de troubles de l’humeur et même de certaines maladies métaboliques comme le diabète et l’obésité. Les travailleurs de nuit et les citadins, constamment exposés aux éclairages urbains, sont particulièrement vulnérables à ces dérèglements.
Par ailleurs, cette exposition prolongée à la lumière affecte aussi notre capacité visuelle. Une luminosité excessive entraîne une fatigue oculaire accrue, pouvant provoquer des migraines et une baisse des capacités d’accommodation. À long terme, certaines études suggèrent que la lumière bleue pourrait favoriser le développement de pathologies comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Un impact environnemental sous-estimé
Au-delà de ses conséquences sur la santé humaine, la pollution lumineuse perturbe profondément la biodiversité. De nombreuses espèces animales, comme les oiseaux migrateurs, les insectes nocturnes ou les tortues marines, dépendent de l’obscurité pour se repérer et survivre.
L’éclairage artificiel désoriente ces espèces et perturbe leurs cycles biologiques. Par exemple, des millions d’insectes meurent chaque année en étant attirés par les lampadaires, mettant en péril la chaîne alimentaire. Chez les mammifères, l’exposition nocturne à la lumière peut modifier les comportements de chasse et de reproduction.
Certaines espèces deviennent plus vulnérables aux prédateurs, tandis que d’autres voient leurs cycles de reproduction déréglés, avec des conséquences potentiellement dramatiques sur la biodiversité.Les écosystèmes aquatiques ne sont pas épargnés : la pollution lumineuse affecte les rythmes circadiens des poissons et des amphibiens, modifiant leur alimentation et leur reproduction.
Dans certaines zones urbaines, la disparition progressive des espèces nocturnes est déjà visible, témoignant de l’impact de notre surconsommation de lumière artificielle.
Quelles solutions pour limiter la pollution lumineuse ?
Des solutions existent pour atténuer les effets de la pollution lumineuse. Dans certaines villes, des initiatives émergent pour repenser l’éclairage urbain en favorisant des ampoules à intensité réduite, dirigées vers le sol et éteintes durant certaines plages horaires. En France, quelques communes pionnières ont déjà adopté des plans de sobriété lumineuse, en tentant de réduire l’intensité des éclairages publics la nuit.
Dans nos foyers, nous pouvons également limiter notre exposition à la lumière bleue en réduisant l’utilisation des écrans avant le coucher et en privilégiant des ampoules à spectre chaud. L’usage de filtres anti-lumière bleue sur les écrans ou le mode « nuit » des smartphones et ordinateurs peut aussi contribuer à limiter les effets néfastes sur notre sommeil et notre santé visuelle.
À l’échelle environnementale, la mise en place de « réserves de ciel étoilé », où l’éclairage artificiel est strictement réglementé, permet de protéger la faune nocturne et de redonner à nos nuits leur obscurité naturelle.
Ces initiatives se multiplient à travers le monde, encourageant une prise de conscience collective sur la nécessité de réduire notre empreinte lumineuse. La pollution lumineuse est une menace encore trop sous-estimée, impactant aussi bien notre santé que les écosystèmes qui nous entourent.
En perturbant nos cycles biologiques et en mettant en danger la biodiversité nocturne, l’excès de lumière artificielle impose une réflexion sur nos modes de vie et nos habitudes de consommation.
Prendre conscience de ce problème et adopter des mesures simples permettrait de préserver la qualité de notre sommeil, de protéger la faune et de redécouvrir un bien précieux que nous avons presque oublié : la beauté du ciel étoilé.