Le blog optique d’Eyes-Road existe depuis pas mal d’années désormais. Il est de tradition, en chaque début d’année, de vous présenter les articles optiques que vous avez le plus consultés lors de l’année qui vient de s’écouler. 2021 n’échappe pas à la règle : on vous présente tout de suite le top 3 de nos articles les plus lus. On n’oublie pas de vous souhaiter également une excellente année !
La couleur des yeux : le top des articles optiques les plus consultés
Coupons tout de suite le suspense, l’article le plus plébiscité touche bien au-delà des professionnels de l’optique. Il s’agit de ‘Couleur des yeux et hérédité : comment ça fonctionne ?’ La question de la couleur des yeux a toujours été particulièrement débattue, alors qu’on pensait d’abord, plusieurs siècles en arrière, qu’elle était une traduction de l’âme. C’est, on le sait désormais, d’abord une question de génétique. L’hérédité joue un rôle certain, mais pas systématique.
Ce sont surtout les différentes versions d’un même gène, appelées ‘allèles’, qui vont impacter la couleur de notre iris. Mais on ne vous en dit pas plus, on vous laisse consulter l’article, surtout si vous ne l’avez pas encore fait !
La lumière bleue, intense et inquiétante !
Deux articles ayant la lumière bleue comme sujet prennent place sur le podium ! Encore une fois, on comprend que, pour la génération qui a grandit avec le tout numérique, le thème passionne et inquiète. Car il est clair que nous n’avons jamais passé autant de temps devant les écrans. Si ces derniers sont cesse en voie d’amélioration, les dispositifs anti-lumière bleue sont devenus la priorité pour beaucoup de professionnels comme de clients.
Notre article à la deuxième place vise à différencier les lunettes anti-fatigue et anti-lumière bleue. Les traitements anti-lumière bleue sont largement démocratisés et systématiquement proposés aux clients qui souhaitent s’équiper de montures optiques. Portés de manière occasionnelle, les dispositifs anti-fatigue sont asphériques et possèdent une légère correction sur la partie inférieure du verre, un peu à la manière des verres progressifs. Ils servent à limiter les efforts visuels et minimise la fatigue visuelle.
L’autre article concerne cette fois les lentilles de contact. Cet article mentionne les prémices des lentilles anti-lumière bleue. Depuis sa parution, de nombreux industriels se sont largement lancés sur cette voie. Désormais, ce type de lentilles se développe de façon continuelle pour se positionner comme un produit incontournable du marché.
Nous continuerons cette année à proposer du contenu varié aux professionnels de l’optique et à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur le secteur, mais aussi la santé visuelle. À très vite sur le blog Eyes-Road !
Jeudi 14 octobre 2021 se tenait la 5ème édition de la journée mondiale de la vue. Sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle rappelle que le combat contre la cécité doit être mené tambour battant puisqu’environ 80% des cas peuvent être évités. C’est aussi l’occasion de sensibiliser sur d’autres problématiques liées à la santé visuelle, et surtout de permettre de dépister gratuitement. Enfin, l’organisation de cette journée permet également de faire un point sur la situation de la santé visuelle dans le monde.
La Journée mondiale de la vue : quel concept ?
Il existe, pour tous les sujets, dans tous les domaines, une journée mondiale. La journée mondiale de la vue a lieu chaque second jeudi d’octobre et sert à attirer l’attention sur le problème mondial de la santé oculaire. Cette année, elle s’est déroulée le 14 octobre 2021.
Comme tout problème de santé, la santé oculaire a une incidence sur la qualité de vie, mais aussi l’éducation, l’emploi. Les conditions de revenus sont bien souvent une cause de la bonne ou de la mauvaise santé visuelle.
Car la difficulté se trouve bien sûr dans l’accès aux soins mais dans la sensibilisation, que ce soit dans les pays industrialisés, au sein des entreprises, des institutions où la production de services est très forte, et donc soumise au travail sur écran, ou dans les pays en voie de développement, où les problématiques sont bien souvent ailleurs.
En 2021, l’IAPB (International Agency for the Prevention of Blindness) a souhaité bâtir cette journée sur la propre santé oculaire des individus. Avec le slogan « Tout le monde compte » et le hashtag « Love Your Eyes », ils ont encouragé tous le participants à se réunir sous une même bannière.
Le défi ? « Diffuser en direct des tests de la vue, des examens et des dépistages dans des lieux uniques et inhabituels du monde entier, dans tous les fuseaux horaires et toutes les régions. Nous encourageons également nos membres et leurs partenaires à s’impliquer et à partager leurs dépistages sur leurs plateformes de médias sociaux. »
Un concours photo est également organisé sur le thème du World Sight Day (WSD) afin de sensibiliser et promouvoir les actions de l’IAPB.
Cette journée fait désormais date dans le monde de l’optique et est soutenue par plus de 150 organisations membres de l’IAPB, dont la plupart des ONG de soins oculaires du monde, les principaux organismes professionnels d’ophtalmologie et d’optométrie, les hôpitaux universitaires et les entreprises, qui travaillent ensemble pour éliminer la cécité et les déficiences visuelles évitables.
De nombreuses organisations, associations ou entreprises privées, proposent des tests de dépistage gratuits afin d’encourager les populations dans le besoin ou non, de prendre en considération leur santé visuelle.
L’organisation de la journée mondiale de la vue est aussi l’occasion de refaire un point sur la situation de la santé visuelle mondiale.
Santé Visuelle Mondiale : l’affaire de tous
Parmi les maladies oculaires, certaines peuvent conduire à une cécité complète et irréversible.
L’OMS met en lumière plusieurs caractéristiques des maladies oculaires, qu’il convient d’associer à un contexte social global, puisque sur la planète, toutes les classes d’âges (des nourrissons aux personnes âgées) toutes les classes sociales, tous les sexes sont concernées.
Bien entendu, la pauvreté à un impact sur les causes comme sur les conséquences des déficiences visuelles. L’accès difficile aux soins dans certaines régions du monde, et les personnes souffrant de déficience sont, selon un rapport, plus exposés aux abus et à la violence. En prime, la stigmatisation et la discrimination dont ils font l’objet les empêchent de participer et de contribuer à la vie familiale et communautaire sur un pied d’égalité.
L’OMS insiste donc sur la nécessité de ne pas se préoccuper seulement du traitement des maladies oculaires, mais bien d’organiser la prévention via la planification de soins oculaires répondant aux besoins sur tout le globe. Les actions de la journée mondiale de la vue tentent d’assurer cette réponse.
Par ailleurs, le traitement des maladies oculaires n’est que la pointe visible de l’iceberg des problèmes de vision. En effet, un grand nombre de personnes connaissent des problèmes de vision sans pour autant avoir atteint un seuil de déficience visuelle bien défini.
En outre, il existe des maladies qui n’entraînent pas toujours de difficultés alors que d’autres en provoquent sans pour autant avoir franchi à un instant déterminé le seuil de la déficience visuelle.
Des chiffres inquiétants
La Onzième Classification internationale des maladies (CIM-11, 2018) distingue deux groupes distincts de déficiences visuelles. Celles affectant la vision de loin, telle que corrigée, et celles affectant la vision de près, telle que corrigée.
Déficiences affectant la vision de loin:
- légères – acuité visuelle corrigée inférieure à 6/12;
- modérées – acuité visuelle corrigée inférieure à 6/18;
- sévères – acuité visuelle corrigée inférieure à 6/60;
- cécité – acuité visuelle corrigée inférieure à 3/60.
Déficiences affectant la vision de près :
- acuité visuelle inférieure à N6 ou N8 à 40 cm avec la correction existante.
À cela, il faut ajouter différents facteurs car l’expérience individuelle de la déficience visuelle peut différencier d’une personne à l’autre. En effet, la disponibilité des soins, des interventions de prévention et de traitement ou encore l’accès à la réadaptation visuelle (cela concerne les dispositifs optiques mais aussi, par exemple, les cannes pour malvoyants), à l’information ou au transport, sont autant d’impondérables qui auront des conséquences, parfois lourdes, sur les résultats.
À l’échelle globale, en 2020, on estime qu’environ 1,3 milliard de personnes vit avec une forme de déficience de la vision éloignée ou proche.
En vision de loin, 188,5 millions de personnes présentent une déficience visuelle légère et 217 millions une déficience visuelle modérée à sévère, tandis que 36 millions de personnes sont atteintes de cécité. Par ailleurs, 826 millions de personnes vivent avec une déficience affectant la vision de près.
Ces chiffres concernent les pays développés comme ceux en voie de développement. La croissance démographique ainsi que le vieillissement de la population tendent à accroître le risque d’avoir de plus en plus de personnes souffrant de déficience visuelle.
De multiples causes
Il existe de nombreuses causes de déficience visuelle. Les principales étant :
- les erreurs de réfraction non corrigées
- la cataracte
- la dégénérescence maculaire liée à l’âge
- le glaucome
- la rétinopathie diabétique
- l’opacification cornéenne
- le trachome
L’OMS estime également que les principales causes de cécité sont :
- une cataracte non opérée: 35%
- des défauts de réfraction non corrigés: 21%
- un glaucome: 8%
Le constat est fait que la grande majorité de ces afflictions sont dues à un manque de traitement et à des défauts non-corrigés, confirmant la volonté de lutte des acteurs internationaux.
D’un pays à l’autre, les causes peuvent varier. À titre d’exemple, la part des déficiences visuelles imputables à la cataracte est plus élevée dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que dans les pays à revenu plus élevé.
Dans les pays dits « développés », des maladies telles que la rétinopathie diabétique, le glaucome et la dégénérescence maculaire liée à l’âge sont, au contraire, plus courantes.
Une prévention dès le plus jeune âge
Comme vu précédemment, il n’y a pas d’âge pour développer une déficience visuelle. Le travail auprès des enfants, notamment, est considérable et essentiel.
Les causes de la déficience visuelle chez l’enfant varient d’un pays à l’autre. Dans les pays en voie de développement, la cataracte congénitale est l’une des principales causes, tandis que dans les pays à revenu plus élevé, la rétinopathie du prématuré est plus fréquente.
C’est surtout le sur-développement de la myopie au fil des années qui inquiète. En Asie, on la mentionne de plus en plus comme une épidémie. Là encore, le manque de contrôle dès le plus jeune âge tend à aggraver la situation.
En France, 7 parents sur 10 pensent que le contrôle de la vue n’est nécessaire qu’après 3 ans. La première consultation ophtalmologique de l’enfant, lors d’un contrôle de routine, est en nette régression : 39% en 2019 contre 55% en 2013
Le mode de vie numérique du XXIème siècle est aussi passé par là. Les rayons ultraviolets et la lumière bleue des écrans, consultés à longueur de journée, vont considérablement éloigner toute amélioration.
La journée mondiale de la vue : élément de communication pour un plan précis
Pour prévenir la majorité des déficiences visuelles, évitables à près de 80%, il faut être en mesure de pratiquer des interventions et faire de la sensibilisation. Un plan mondial a été mis en place par l’OMS. Ce plan, adopté en 2013 à l’Assemblée Mondiale de la Santé, permet d’élaborer des outils pour évaluer les prestations de services dans tous les pays.
Ce plan vise notamment l’évaluation des services de santé oculaire mais aussi du diabète, pour prévenir de la rétinopathie diabétique, et de la rééducation de la vue pour ceux dont la déficience pourrait s’avérer irréversible.
La journée mondiale de la vue s’inscrit dans ce schéma. Si elle reste un élément de communication, elle permet de rendre compte d’une situation qui nécessite un renforcement des moyens humains, techniques et financiers, et une attention de tous les instants.