Dans un contexte marqué par l’urgence climatique, et alors que la préservation des emplois nationaux reste une préoccupation primordiale, une polémique enfle entre le « Made in France » et le label « Origine France Garantie ». Selon une enquête de l’ADEME, près de trois quarts des Français expriment désormais une préférence pour des produits éco-responsables dans leurs choix de consommation. Dans ce contexte, il est impératif d’approfondir notre réflexion sur le label Origine France Garantie, qui pourrait jouer un rôle crucial dans cette quête de durabilité. D’après une étude relayée par un article de Presse Optic, les consommateurs français accorderaient plus de confiance à l’indication « Made in France » qu’au label, pourtant plus exigeant « Origine France Garantie ». Cette constatation soulève des questions sur la perception et la compréhension de ce label, ainsi que sur ses implications réelles pour les consommateurs. On vous donne quelques explications pour le decrypter.
Origine France Garantie : un déficit de notoriété
Le label Origine France Garantie a été créé en 2010 et vise à certifier l’origine française des produits dans un contexte où la traçabilité et la transparence sont devenues des enjeux majeurs pour les consommateurs. Contrairement au simple « Made in France », ce label implique un processus de certification plus rigoureux, garantissant non seulement que le produit a été fabriqué en France, mais aussi que la majorité de ses coûts de production a été acquittée dans le pays.
Cependant, malgré ses critères plus exigeants, le label Origine France Garantie peine à rivaliser avec la popularité du simple « Made in France ». Un déficit de notoriété qui soulève des questions sur la communication et la perception autour du label.
Une analyse plus approfondie des critères et des exigences du label révèle une série de points à considérer. Le cahier des charges de l’Origine France Garantie exige notamment que les produits soient fabriqués en France à partir de matériaux d’origine française dans une proportion significative. Cependant, certains secteurs, comme celui des lunettes et des verres, peuvent rencontrer des difficultés dans la satisfaction de ces critères, en raison de la dépendance à l’importation de certaines matières premières ou de composants spécifiques.
De plus, la perception du label peut être affectée par des facteurs tels que la communication et la compréhension de ses implications par les consommateurs. Le manque de clarté sur les différences entre « Made in France » et Origine France Garantie, ainsi que la complexité des processus de certification, peuvent contribuer à cette méfiance.
Dans cette optique, une meilleure éducation des consommateurs sur la signification et les avantages réels du label Origine France Garantie pourrait contribuer à renforcer sa crédibilité et sa légitimité sur le marché. Une transparence accrue quant aux critères de certification et une communication plus efficace sur les bénéfices environnementaux et socio-économiques de ce label pourraient également favoriser son adoption par les consommateurs soucieux de soutenir une production locale et durable.
Qu’est ce que cela implique pour la fabrication de lunettes ?
En ce qui concerne la fabrication de montures, le webzine Optic for Good a établi, sur la base du site originefrancegarantie.fr, une liste de critères obligatoires pour l’obtention du label Origine France Garantie. Les voici :
Avec l’évolution de la vue et les remboursements de complémentaire santé tous les deux ans en moyenne, la question du recyclage des lunettes se pose. En effet, la question de la production de montures fait souvent l’objet d’innovations destinées à les rendre plus durables. Mais qu’en est-il du recyclage ? Quelques acteurs en faveur d’une optique responsable ont déjà des solutions à proposer.
Recyclage des lunettes
Pour bien saisir la problématique du recyclage des lunettes, le mieux, c’est encore de mentionner les chiffres. On estime à environ 100 millions le nombre de paires inutilisées pour des raisons diverses (montures cassées, dormant dans un tiroir…) On sait qu’il existe déjà des moyens de recycler les vieilles paires de lunettes, notamment par le biais d’œuvres caritatives.
Des associations comme le Lions Club ou Lunettes sans Frontières, récupèrent, trient et envoient des paires qui peuvent servir au plus défavorisés.
Comme le mentionne justement Carole Riehl d’Optic for Good, une monture qui va servir à quelqu’un d’autre restera un déchet qui terminera, en bout de chaîne, au fond d’une benne. Le site a d’ailleurs fait l’autopsie d’une monture optique afin que l’on saisisse toute la difficulté de recyclage d’un tel objet.
Le site propose donc un recyclage a 100% et de manière durable. Il mentionne également de résoudre la problématique d’un objet que les opticiens connaissent bien : le calibre de présentation. Ce morceau de plexiglas a une durée de vie toute relative et termine également au fond d’une benne. Optic for Good propose donc aux opticiens de récupérer les calibres en plus des montures afin d’opérer à leur recyclage.
L’association a établi un processus complet de recyclage présenté dans cette infographie :
Des lunettes recyclées transformées en…lunettes
Bien entendu, la meilleure façon de ne pas créer des déchets, c’est de ne pas produire. Mais si l’on pouvait réincarner des lunettes ? C’est le pari fou de LunelVintage, une lunetterie lancée en 2018 par Pauline Fur, chimiste de profession installée en Charentes-Maritime.
Pauline récupère de vieilles montures destinées à être détruites et en réalise de nouvelles, plus robustes, pour une meilleure durabilité. Partant de la maxime « Rien ne se jette, rien ne se perd, tout se transforme », les verres sont par exemple revalorisés par une créatrice de bijoux !
L’idée de tout recycler ne s’arrête pas non plus aux lunettes : les étuis, les cartes de visite sont tous élaborés à partir de matériaux recyclés.
D’autres marques utilisent se servent de plastiques récupérés dans les mers (Sea2See) et les rivières (Eio).
De nouvelles façons de recycler nos lunettes verront sans aucun doute le jour dans les années à venir. Si les processus de recyclage ne sont jamais parfaits, ces initiatives permettent d’avancer vers plus de responsabilité. C’est ainsi que chacun y trouvera son compte, dans une société où l’un des défis majeurs reste de transformer sa façon de consommer.
Sources : Optic for Good, LunelVintage